• Campagne agricole au Sahel: risques de crise alimentaire, selon Afrique verte

    Mauvaises récoltes en perspective au Niger, campagne mitigée au Burkina et Mali…, telles sont les conclusions auxquelles est parvenue l’ONG Afrique Verte, dans une enquête sur la situation alimentaire au Sahel, lors de la suivi de la campagne agricole en ce début d’octobre 2011. Synthèse. 

    Au Burkina
    «En septembre, l’activité pluviométrique s’est poursuivie de façon irrégulière. Des poches de sécheresse ont été relevées dans certaines régions du pays et risquent de compromettre les récoltes. La campagne agricole au stade actuel présente des résultats mitigés, comparativement à celle de l’an passé, avec des fortunes diverses d’une région à l’autre et souvent d’une province à une autre. Dans le Sud-Ouest par exemple, la campagne est bonne dans le Ioba et la Bougouriba, alors qu’elle est passable dans le Poni. Dans le Sahel, elle est acceptable dans l’Oudalan et passable dans le Soum, le Séno et le Yagha. Au titre des opérations culturales, dans la plupart de régions, les travaux champêtres sont achevés. Pour ce qui concerne le développement des cultures, on note les stades de floraison pour les semis tardifs, d’épiaison et de la maturation dans la plupart des régions. Déjà sur de nombreux marchés du Mouhoun et des Hauts Bassins, on relève la présence de nouvelles récoltes de patates douces, d’ignames etc. Dans la partie nord du pays, les nouvelles récoltes de niébé sont disponibles. Les points d’eau se sont reconstitués de façon générale avec un bon niveau de remplissage malgré l’instabilité des pluies. Le niveau de pâturage est satisfaisant. Toutefois, on a relevé un déficit de remplissage au niveau des ouvrages hydroélectriques comme le barrage de la Kompienga (rempli à 29% de sa capacité) et de Bagré (rempli à 61%). Cela augure des difficultés à venir en matière d’énergie et d’irrigation des périmètres de contre saison». 
    Face à la menace de déficit céréalier qui se profile à l’horizon, trois types de mesures sont envisagées. Il s’agit d’une vaste opération de production de maïs en culture irriguée qui devait permettre de mettre à disposition des populations 50 000 tonnes de céréales supplémentaires, d’un dispositif de vente de céréales à prix social, mis en place en collaboration avec le Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR) et l’identification des localités à risques. Des actions de développement sont aussi menées, toujours selon Afrique Verte. Elle s’articule comme suit: la poursuite, par la Société national de gestion du stock alimentaire (SONAGESS), de la vente de Riz à prix social (30.600 F CFA le sac de 100 kgs) et du maï à 11.000 Fcfa au Sanmentenga et au Namentenga seulement. La tournée de suivi de la campagne agricole par le premier ministre Luc Adolphe TIAO dans la région du Nord. Il a eu des discussions à bâtons rompus sur divers sujets avec les acteurs agricoles qui lui ont fait part de leurs doléances.

    Au Niger
    «En ce début octobre, on observe la maturité des céréales et des légumineuses dans toute la zone agricole. Toutefois, les stades de développement des cultures restent très variés: de la montaison à la maturité pour le mil dans toutes les régions agricoles du pays; du tallage à un début de maturité pour le sorgho dans les régions de Dosso, Maradi, Tahoua et Zinder; de la ramification à la maturité pour le niébé dans toutes les régions agricoles ; de la croissance à la maturité pour l’arachide dans toutes les régions sauf Niamey. La situation phytosanitaire est marquée par la pression des ravageurs sur les cultures dans plusieurs localités en zone agricole : les sauteriaux dans toutes les régions du pays, les attaques d’insectes floricoles ; la présence de la chenille mineuse de l’épi du mil dans plusieurs départements ; les attaques localisées d’insectes ravageurs des fleurs et gousses de niébé et la manifestation d’oiseaux granivores à Gouré, Mirriah, Tanout, Ouallam et Ayorou. La conjugaison de tous ces éléments avec un déficit pluviométrique important dans certaines zones présage un résultat déficitaire pour la campagne agricole 2011. Environ 3 000 villages sont déjà identifiés à risques». 
    En prélude à la crise alimentaire qui se profile à l’horizon, l’Etat nigérien et ses partenaires s’attèlent à l’élaboration d’un plan de soutien 2011-2012 au bénéfice des populations vulnérables. Afrique Verte recommande donc la préparation de la campagne de cultures de contre saison par la mise à disposition des producteurs des intrants et matériels nécessaires.

    Au Mali

    «La campagne agricole 2011-2012 se poursuit. Elle est caractérisée par un démarrage tardif, une mauvaise répartition des pluies dans le temps et l’espace et un déficit pluviométrique par endroits. Toutefois, les prévisions annoncent des perspectives de prolongation des pluies jusque fin octobre, susceptibles d’être un apport indispensable pour la réussite de la campagne. Le développement des cultures connaît un retard important dans certaines localités du pays. L’évolution de la campagne donne des inquiétudes sur le niveau des rendements susceptibles d’être enregistré. Les stades phrénologiques dominants indiquent que le mil et le sorgho sont au stade floraison - épiaison, le maïs à la maturité ou début de récolte, le riz pluvial en maturation, le riz irrigué à la montaison-épiaison. Au niveau d’autres spéculations comme le fonio, l’arachide, le niébé et les tubercules, les opérations de récoltes ont commencé.  La situation phytosanitaire reste relativement calme. Toutefois, il a été signalé la présence de nuisibles dans plusieurs zones agricoles (oiseaux granivores, sautereaux, chenilles). La situation du criquet pèlerin demeure toujours calme sur l’ensemble du pays. Les conditions d’élevage demeurent actuellement bonnes avec le couvert végétal bien fourni et la disponibilité de l’eau au niveau des fleuves, mares et autres points».
    Dans ce pays, Mali, aucune action d’urgence n’a encore été menée par le gouvernement. Par contre, au niveau des actions de développement, dans le cadre de l’appui aux commerçants détaillants, un projet d’appui (financement de 144 millions de FCFA pour 720 femmes) a été lancé par les autorités et les institutions financières impliquées. On note aussi l’inauguration d’une nouvelle industrie de transformation agroalimentaire: les Moulins du Sahel.»

      source:fasozine

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