• Mandat international contre Hama Amadou : La communauté internationale refuse de coopérer

    Depuis le lancement du mandat d’arrêt international contre Hama Amadou, la situation est restée sans suite. Hama Amadou continue de poursuivre son séjour à l’extérieur, les juridictions des pays de son séjour semblent n’avoir donné aucune suite favorable aux attentes formulées par le gouvernement nigérien. Aucun pays n’a voulu procéder à l’extradition de l’ancien Premier Ministre Hama Amadou en difficulté avec le régime de Tandja Mamadou.

    Du Burkina Faso au Ghana où il a séjourné il y a quelques temps, ou la France où il se trouve actuellement, le mandat d’arrêt international est resté inopérant. Les démarches récentes introduites par le gouvernement nigérien à l’endroit du gouvernement français pour obtenir l’arrestation et l’extradition de Hama Amadou sont restées sans résultat. Il faut dire que la procédure d’extradition en cas de mandat d’arrêt international obéit à certains critères préalablement définis. Les Etats doivent avoir des accords d’extradition avec le pays initiateur du mandat d’arrêt international. Il faut aussi que les chancelleries des Etats s’assurent que le mandat d’arrêt est motivé par des éléments d’accusation avérés, en plus du respect des principes de l’Etat de droit comme l’abolition de la torture ou de la peine de mort. Pour l’instant, le refus par les pays étrangers de procéder à l’extradition de Hama Amadou apparaît comme un camouflet pour le gouvernement nigérien.

    Le mélange de la politique avec les questions judiciaires est loin de rassurer la communauté internationale qui attend encore le retour de l’Etat de droit au Niger avant de discuter de l’extradition de l’ancien Premier Ministre poursuivi par le gouvernement nigérien pour détournement des fonds publics, et obstacle aussi au plan initial de Tandja Mamadou de rester au pouvoir après son mandat constitutionnel. C’est en mai 2007 que Hama Amadou a été limogé de son poste de chef du gouvernement, avant de faire l’objet d’une poursuite judiciaire pour détournement du fonds d’aide à la presse.

    D’autres mesures politiques vont suivre qui vont surtout frapper son entourage politique, des députés limogés, des cadres de l’administration démis de leur fonction… L’ancien Premier Ministre va par la suite, depuis le congrès de février 2008, perdre la présidence du MNSD, principal parti de la mouvance présidentielle, parti aussi qui a présenté la candidature de Tandja Mamadou aux élections de 1999 et 2004. Ce réaménagement ou cette manoeuvre politique contre celui qui était pressenti pour être le dauphin de Tandja Mamadou au terme de son second et dernier mandat qui devait s’achever en décembre 2009 aura aussi un prolongement judiciaire dans le contrôle du parti MNSD.

    Après un premier procès remporté par la partie favorable à Hama Amadou, la branche du nouveau Premier Ministre Seini Omar investi président du MNSD au dernier congrès de février 2008 va faire appel de ce jugement. Le procès du congrès de Zinder annoncé en seconde audience au tribunal de Niamey pour le 6 août dernier a été reporté pour le 15 octobre prochain. Dans cette issue incertaine de la procédure judiciaire sur l’affaire MNSD, de nombreux militants proches de Hama Amadou se sont retrouvés dans un nouveau parti le MODEN Lumana créé il y a quelques mois.

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