• Les origines préhistoriques et paléoberbères des Touaregs à travers l’art 4/6
    C'est au Nouvel Empire (notamment de 1307 à 1070 avant J.-C.), que la menace des Libyens orientaux fut la plus grande : alliés aux Peuples de la Mer venus de Lycie, d'Etrurie, de Sicile, de Sardaigne, d'Asie Mineure (sous la poussée d'invasions indo-européennes dans les Balkans qui les fait aboutir aux côtes africaines et débarquer en Marmarique, en transitant par la Crète), ils vont faire trembler la puissante Egypte des pharaons. Au cours du règne de Mineptah (1224-1214 avant J.-C.), l'Egypte doit faire face à une formidable coalition des Peuples de la Mer et des Libyens orientaux avec les tribus des Lebou, des Temehou, des Meshwesh et des Kehaka. C'est un chef libyen, Meghiey, fils de Ded, roi des Lebou, qui commande les coalisés dont le nombre s'élève à 20 ou 25 000 guerriers. Que ce soit Meghiey qui fut choisi pour diriger cette impressionnante coalition prouve la puissance de ces Libyens, leur capacité à s'organiser et à s'attaquer à l'un, sinon le plus grand empire de la Méditerranée antique. Le fait que les attaquants libyens soient de véritables immigrants, des tribus entières d'hommes, de femmes et d'enfants, transportant avec eux tous leurs biens, montre qu'ils fuyaient l'aridité de leur pays pour l'abondance de la vallée du Nil. L'iconographie égyptienne a abondamment représenté les Libyens orientaux, notamment leurs rois. Ces souverains sont vêtus de la tunique royale nouée sur l'une des deux épaules. La cape des Libyens représentés sur les rochers du Sahara (Tassili des Ajjer, Ahaggar, Tadrart Acacus et méridionale) est identique à la tunique des Libyens orientaux des fresques égyptiennes. Comme eux, d'ailleurs, ils portent le baudrier croisé et les plumes dans les cheveux. Libyens sahariens et Libyens orientaux faisaient partie de la même grande famille des Libyens de l'Est (occupant les territoires de la Libye, la Tunisie et la région occidentale de l'Egypte actuelles), eux-mêmes cousins des Libyens occidentaux (habitant les régions de l'Algérie et du Maroc actuels). Le contexte socioculturel des Paléoberbères offre de nombreuses similitudes avec les Touaregs d'aujourd'hui, à tel point que nous ne pouvons qu'admettre que leurs lointains ancêtres -les Protoberbères bovidiens du Néolithique, puis les Libyens sahariens des débuts de l'Antiquité- constituent assurément la souche la plus ancienne du peuplement touareg.Les souverains des Libyens orientaux portent sur la tempe la " tresse berbère ", une coiffure caractéristique que les explorateurs européens, abordant le pays touareg au XIXe siècle, ne manqueront pas de signaler (par exemple Heinrich Barth en 1851 chez les Touaregs de l'Aïr, au Niger). D'autres fois, ils portent sur la poitrine le fameux baudrier croisé ainsi qu'un collier à pendeloque. Comme les Protoberbères, leur corps est orné de nombreux tatouages. Ces tatouages et les capes décorées des Libyens orientaux reproduisent les motifs caractéristiques de l'art géométrique berbère, comme le triangle, le losange, la ligne brisée ou la croix.

    Parmi ces tatouages, on identifie le symbole de la déesse Nit ou Neith. Tatouages et plumes sont réservés aux représentants de l'échelle sociale la plus élevée, comme le chef de la tribu des Rebou qui, figuré avec ses guerriers, est le seul de son groupe à être tatoué et à porter deux plumes, symbole du plus haut niveau de chefferie. Ces souverains ont le front ceint d'un bandeau frontal comme, plus tard les rois numides figurés sur les monnaies. Ils portent des bracelets aux avant-bras à l'instar de leurs descendants touaregs. Dans l'art égyptien, les souverains libyens ont les yeux foncés ou bleus, une courte barbe et portent des anneaux aux oreilles. Le chef de la tribu avait un pouvoir héréditaire. Chez les Alitemnii, on choisissait comme chef le plus rapide, et, pour l'assister, le plus juste. On alliait ainsi force et jeunesse à l'expérience et la sagesse. Celui-ci était assisté d'un conseil. La société semble avoir été structurée selon des valeurs aristocratiques où le roi, qui deviendra un ancêtre héroïsé, constitue la valeur suprême. La période paléoberbère de l'art rupestre saharien qui correspond à l'Antiquité est constituée de deux phases. La première, la plus courte est celle des Libyens sahariens ; la seconde n'est qu'un simple continuum des caractéristiques socioculturelles de la première, avec toutefois des éléments nouveaux d'une importance capitale : l'apparition des métaux et des premiers signes d'écriture. Parmi les peuples paléoberbères, l'entité saharienne la plus puissante, avec celle des Gétules, sur laquelle nous avons le plus de renseignements historiques, est celle des Garamantes. Tacite (historien latin, Ier-IIe siècles de notre ère) disait de ce peuple qu'il constituait " une nation indomptée ". Seul état organisé de l'Afrique intérieure au sud des possessions carthaginoises et romaines, les Garamantes représentaient une entité régionale considérée comme un véritable royaume dans la littérature gréco-romaine, un centre de pouvoir à la fois politique, économique et religieux. Nous avons donc choisi ce nom, en guise de terme générique, pour désigner les hommes et les femmes de la seconde phase de la période paléoberbère de l'art rupestre saharien, descendants directs des Libyens sahariens.

    Dans l'art rupestre, les personnages garamantiques portent une tunique en cuir, tombant à mi-cuisse et serrée à la taille qui leur donne une allure de diabolo ; c'est la raison pour laquelle les spécialistes les ont aussi appelés " les bitriangulaires ". Comme le baudrier croisé, cette tunique en cuir a eu une longévité historique remarquable : ce vêtement en cuir souple s'est conservé jusque chez les Touaregs, chez les Isseqqamaren de l'Ahaggar par exemple, et l'on peut en voir un bel exemplaire exposé au musée du Bardo à Alger. Hérodote nous présente le Sahara comme un désert infernal inhabité et si on devait s'en tenir à l'histoire, sans les peintures et les gravures rupestres d'une part, et les monuments funéraires d'autre part, les Libyens sahariens n'auraient jamais existé. Ces sahariens, comme leurs prédécesseurs, se présentent comme une aristocratie guerrière. Le signe de leur autorité était le bâton de commandement qui avait valeur de sceptre.

    Dans les années 1930, les chefs touaregs tenaient encore cet emblème à la main, appelé " talak " en " tamâhaq. Un des thèmes les plus caractéristiques de l'art paléoberbère est celui que nous avons individualisé comme " la danse des bâtons " : deux ou plusieurs hommes se font face et croisent leurs bâtons comme s'ils sautaient ou dansaient. Ce genre de scène évoque une danse bien connue des Libyens orientaux, plus exactement les Temehou chez lesquels il s'agissait d'une danse guerrière (peut-être même des préparatifs de guerre) ; les Temehou dansaient en entrechoquant leurs bâtons de jet ! Encore une fois, la danse des bâtons est encore pratiquée par les Touaregs. Les Touaregs portent un poignard attaché à l'avant-bras : le type de fixation de cette arme est déjà représenté chez les Libyens sahariens, il y a près de 1 500 ans avant J.-C. Pourtant, cette façon d'attacher son poignard n'est signalée qu'au VIe siècle de notre ère par Corripe.

    Source:Afrique du nord.com

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  • Les origines préhistoriques et paléoberbères des Touaregs à travers l’art 3/6C'est avec les descendants des Protoberbères bovidiens, les paléoberbères Libyens que le baudrier prend toute sa signification guerrière. Sa figuration dans les peintures égyptiennes tend à montrer qu'il pouvait avoir une signification encore plus importante : porté par les hommes, les femmes et même les enfants, il pouvait être considéré comme une sorte de " nous " collectif exprimant une véritable identité ethnique. Chez les Protoberbères, ce baudrier entre dans la composition de scènes reproduisant un rituel lié au combat et à la chasse. Avec les Touaregs, le baudrier croisé entre également dans l'initiation des adolescents au combat comme le révèle la fête de la Sebiba de Djanet (Algérie).

    Ce sceau identitaire de la Berbérité, comme l'égide d'Athéna empruntée par les Grecs, auront donc traversé près de 7000 ans ! Les peintures protoberbères représentent généralement une classe sociale au statut social privilégié ; les caractéristiques de ce statut sont aisément identifiables : il s'agit des peintures et des tatouages corporels, des plumes dans les cheveux, du baudrier croisé, du bandeau frontal, du bâton de jet que les personnages tiennent à la main, arme de la bravoure et l'emblème de l'autorité. Ces individus sont représentés systématiquement associés à un mouton dans des scènes où les qualités physiques, compétitives et guerrières sont mises en relief ; on y voit d'autres armes comme le javelot, l'arc et plus rarement un petit bouclier. Tous ces éléments culturels constituent des instruments de valorisation participant à la reproduction des élites sociales. La pratique du tatouage et de la peinture corporelle chez les Paléoberbères de l'Antiquité représentait le signe extérieur de l'autorité et de la noblesse. Elle était déjà largement en usage chez les Protoberbères dont le corps est fastueusement peint, jusqu'au visage. On voit apparaître dans cette parure corporelle, ainsi que le décor des vêtements, de nombreux motifs géométriques : ils annoncent les signes et symboles caractéristiques de l'art berbère. Dès l'extrême fin du VIIe millénaire BP. et le VIe millénaire BP., les souverains et dignitaires protoberbères se font enterrer dans de prestigieuses sépultures. Il s'agit d'une architecture de tombes et de sanctuaires monumentaux construits en pierres sèches.

    Au Sahara méridional (Niger) où des fouilles systématiques ont été entreprises, si on a découvert de nombreux squelettes, le mobilier funéraire reste rare, les poteries exceptées. Dans l'état actuel de nos connaissances, l'art rupestre reste donc l'unique document qui se prête à la reconstitution de la culture matérielle des Protoberbères bovidiens (ainsi que des Paléoberbères d'ailleurs).Ces sépultures monumentales sont l'expression d'une idéologie du pouvoir et le reflet d'une hiérarchie sociale au sommet de laquelle régnaient les membres de lignages dominants. La grande variété typologique des architectures funéraires et leur régionalisation reflètent la structure du peuplement protoberbère puis paléoberbère, chaque groupe faisant usage d'un type de tombe précis, parfois pour marquer son territoire. Cette régionalisation révèle donc l'existence de véritables tribus et confédérations, dont les particularismes n'effaçaient pas les traditions communes. C'est ainsi que seront organisées, plus tard, les sociétés touarègues. L'orientation systématique de ces monuments funéraires vers l'Est correspond à un culte des astres sur lequel nous reviendrons. Aux Protoberbères bovidiens de la préhistoire et du Néolithique succèdent les Paléoberbères de l'Antiquité ; on les appelle Libyens. Ils possèdent des chevaux et des chars, des armes et autres objets en métal et inventeront une écriture. Ils sont révélés par l'art rupestre saharien et l'iconographie égyptienne vers la fin du IVe millénaire avant J.-C. Au cours de l'Antiquité, les Grecs faisaient la distinction, en Afrique, entre les peuples indigènes, les Libyens et les Ethiopiens, et les peuples étrangers, c'est-à-dire les Phéniciens et eux-mêmes. Etre Libyen signifiait dont être africain et blanc, mais non égyptien. Les Libyens orientaux, qui vivaient dans les régions situées depuis le Delta du Nil jusqu'à la Marmarique et dans tout le Désert Libyque, étaient organisés en tribus et en grandes confédérations, chacune ayant un nom. Parmi les plus importantes se trouvait celle des Rebou ou Lebou, qui est très tôt mentionnée par les chroniques égyptiennes par les consonnes " R B W ". Le terme est repris par les Grecs qui en firent usage pour désigner le continent africain (comme le monde le connaissait à l'époque) ; le premier ethnonyme des Berbères, " Libyens " fut donc celui de l'Afrique, " Libye ".

    Les Paléoberbères du Sahara que nous appelons donc les " Libyens sahariens " sont les cousins et voisins des Libyens orientaux ; ils sont contemporains des premières civilisations historiques de la Méditerranée comme l'Egypte, Mycènes, Crète, Carthage, Grèce et Rome, Byzance pour ne citer que les plus proches. Ces Libyens ont le plus souvent été présentés comme des peuples passifs hors du champ de l'histoire, sauvés de l'oubli par les témoignages écrits des autres, alors qu'ils ont contribué à écrire celle-ci en Méditerranée. Dès la préhistoire, les Libyens orientaux et les Egyptiens furent en contact à travers le fracas des armes et des batailles (Prédynastique, fin du IVe millénaire avant J.-C.). Ces audacieux voisins des pharaons comptaient quatre grands groupes : les Temehou, dans le désert, le long de la rive occidentale du Nil, les Rebou ou Lebou, les Tehenou et les Meshwesh, sur les côtes de la Méditerranée, depuis le Delta du Nil jusqu'à la Marmarique, la Tripolitaine et la Cyrénaïque. On sait que des groupes libyens vivaient dans le Delta, le long du Nil et dans les oasis du Désert Libyque ; ils contribuèrent ainsi au peuplement de l'ancienne Egypte. Les grandes tribus et confédérations libyennes, seules ou alliées aux Peuples de la Mer, s'attaquèrent plus d'une fois aux pharaons, constituant un danger permanent sur la frontière occidentale de cet empire.
    Source: Afrique du nord.Com

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  • Les origines préhistoriques et paléoberbères des Touaregs à travers l’art 2/6

    Comparés aux autres grandes ethnies de ce Sahara préhistorique, les Protoberbères dénotent, car ils ne donnent pas l’impression de simples communautés de pasteurs-chasseurs, mais d’une véritable société construite autour d’usages, de conventions et de valeurs visiblement élaborés. Dans leur art, les signes extérieurs de l’abondance ne peuvent tromper. C’est un peuple civilisé comme le manifeste le soin apporté à la coiffure, au vêtement et à la parure, l’élégance de la pose et du geste, la qualité des relations humaines dominées par un haut niveau de convivialité où les scènes de palabres prennent l’allure de cérémonies de cour. On peut considérer leurs peintures comme l’un des points culminants de l’art rupestre saharien. Enfin, ces images préfigurent le statut privilégié de la femme touarègue. La société protoberbère était déjà constituée de plusieurs groupes se différenciant par la manière de se coiffer, de s’habiller et se peindre le corps et peut-être même de parler le berbère avec chacun ses particularismes. Elle se différenciait également par des traditions funéraires diversifiées, chaque groupe ayant son type de sépulture et de monument cultuel. L’art préhistorique de cette Berbérité naissante révèle déjà une des caractéristiques de cette ethnie : une inclination à la valeur guerrière et à la noblesse, étroitement liées au prestige social. On peut imaginer sans beaucoup se tromper que ce peuple était déjà porté par une valeur fondamentale : le code de l’honneur. C’est avec les Protoberbères que va se mettre en place l’appareil social et idéologique qui génèrera la civilisation paléoberbère puis la civilisation touarègue comme en témoignent les thèmes privilégiés de leurs fresques et le gigantisme de leurs monuments funéraires.

    Les Protoberbères bovidiens sont des essentiellement des pasteurs qui élèvent des bœufs (d’où leur nom), des chèvres et des moutons. Ils excellaient à la chasse. Semi-nomades, leurs habitats étaient diversifiés : courtes haltes quotidiennes autour d’un foyer, vastes abris-sous-roche réoccupés à chaque saison, campements de plein air avec des cases pour un plus long séjour. Ils confectionnaient des nattes qu’ils utilisaient comme velum de leurs cases de forme circulaire. Des peintures rupestres représentent des femmes protoberbères mettant en place ces cases exactement avec les mêmes matériaux et les mêmes gestes que les femmes touarègues d’aujourd’hui. La cueillette était un important appoint dans leur alimentation, notamment celles des graminées sauvages dont ils faisaient une abondante consommation.

    Disposant de vastes champs de graminées faciles à cueillir, ces hommes bien que connaissant l’agriculture, ne semblent guère y avoir eu recours, car les traces de ces activités sont très ténues dans les fouilles archéologiques (pollens, graines). Le quotidien de ces Protoberbères n’était pas fait que de corvées : ils avaient leurs loisirs, leurs jeux ; il pratiquaient des cérémonies et des rituels que l’on retrouve, pour certain d’entre eux et de manière identique, dans les traditions touarègues. Les Protoberbères ont un art très dynamique et libre : l’agitation des campements, les compositions très animées de rencontres et de palabres, de chasses très mouvementées, de divertissements, danses et jeux acrobatiques, les scènes d’échange de plumes -un geste d’hospitalité et de courtoisi, ou une sorte de reconnaissance de statut-, les réunions animées de palabres et de discussions, le défilé des troupeaux sous la houlette du berger...tout est toujours et partout en mouvement. Les femmes protoberbères ont des formes opulentes et sont très élégantes. On les voit installer le campement, recevoir les hôtes d’importance et leur proposer de désaltérer ; elles ont la responsabilité du troupeau et de la traite et elles participent à la chasse. Elles sont le plus souvent vêtues d’une robe, avec, parfois, dessous, un pantalon ; sur cette robe, elles portent une peau de bête nouée autour de la taille. Cette peau prendra une importance majeure avec les Paléoberbères de l’Antiquité.

    Hérodote, historien grec qui écrit au Ve siècle avant J.-C., nous apprend que les Grecs ont emprunté aux femmes libyennes la peau de chèvre, sans poils et teinte en rouge, et qu’ils en ont fait l’égide de la déesse Athéna. Cette égide annonce un autre vêtement, ce pan de tissu que les femmes de certains groupes berbères nouent, aujourd’hui encore, autour de la taille et que l’on appelle " fotta " chez les kabyles (Algérie). La linguistique confirme que la racine berbère RYD " chevreau " est peut-être à l’origine du mot grec " égide " (aigis, aigidos), " peau de chèvre ", attribut de la déesse Athéna (S.Chaker). Les hommes protoberbères sont fins et élancés. Ils vont souvent torse nu, une jupe pagne touchant aux genoux, parfois fendue sur le devant. Ils portent aussi une peau de bête autour des reins, ou attachée plus haut, au niveau des épaules, comme une cape. Ces capes manteaux ont parfois un capuchon et on pense, immédiatement, au " burnous " de nos Berbères montagnards. C’est exactement ce vêtement, confectionné dans du cuir, que portaient, il n’y a pas longtemps encore, les Touaregs de l’Aïr. Il existe des habits bien plus riches et élaborés, avec foison de volants, festons, effilochures, passementeries, d’accessoires divers accrochés ça et là, une richesse vestimentaire qui est celle des tenues d’apparat. Les hommes et les femmes portaient des toques garnies de plumes quand celles-ci n’étaient pas fixées dans les cheveux. C’est avec les Protoberbères qu’apparaît pour la première fois un trait culturel fondamental que nous n’hésitons pas à considérer comme le plus ancien témoignage de l’identité ethno-culturelle berbère au Sahara, un trait que les Touaregs ont conservé. Il s’agit du port du double baudrier : il s’agit de deux cordons croisés sur la poitrine puis attachés autour de la taille. Chez les Touaregs, on les nomme les elmejdûden (en tamâhaq) : le baudrier croisé symbolise l’action et la valeur guerrière et étaient appelés " cordons de noblesse " par les explorateurs et militaires européens du XIXe siècle.

      Les origines préhistoriques et paléoberbères des Touaregs à travers l’art 1/6 
      Les origines préhistoriques et paléoberbères des Touaregs à travers l’art 2/6 
      Les origines préhistoriques et paléoberbères des Touaregs à travers l’art 3/6 
      Les origines préhistoriques et paléoberbères des Touaregs à travers l’art 4/6 
      Les origines préhistoriques et paléoberbères des Touaregs à travers l’art 5/6 
      Les origines préhistoriques et paléoberbères des Touaregs à travers l’art 6/6
    Source: afriquedunord.com

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  • Les origines préhistoriques et paléoberbères des Touaregs à travers l’art 1/6
    Pour remonter aux origines préhistoriques et paléoberbères du peuple touareg, les spécialistes font appel à deux grandes catégories de sources :celle de l'archéologie et celle de l'histoire de l'Antiquité. Les sources archéologiques sont la paléo-anthropologie (l'étude des restes osseux), les monuments funéraires et l'art rupestre. Les sources historiques disposent de l'iconographie égyptienne et des témoignages des auteurs gréco-latins.

    Les architectures funéraires sahariennes se comptent par milliers, mais malgré l'excellente étude réalisée sur celles du Sahara méridional (Niger)(F.Paris) et secondairement celles du Tassili des Ajjer, celles-ci n'ont pas encore livré tout leur potentiel de connaissances, notamment sur le type antropologique physique des anciens Berbères qui y ont été inhumés. Les sources paléo-anthropologiques ne sont certes pas négligeables dans la région du Maghreb où des nécropoles ont livré quelques centaines de squelettes entiers de Mechtoïdes (Hommes des sites éponymes de Mechta-Afalou, en Algérie) et de Proméditerranéens Capsiens (Hommes du site éponyme de Gafsa, en Tunisie). Mais, au Sahara où les collections sont plus réduites, éparses ou en attente d'analyses, il est encore difficile d'avoir une vision claire des ancêtres possibles des Berbères quoique que nous sachions déjà que, là aussi, le peuplement des temps préhistoriques se partageait entre Mechtoïdes et Protoméditerranéens. Au Sahara central, dans les régions où le peuplement touareg s'établira (Adrar des Ifoghas, Ahaggar, Tassili des Ajjer, Tadrart Acacus et Tadrart méridionale, Aïr), la reconstitution de ce long cheminement historique et l'approche des lointains ancêtres des Touaregs doivent presque tout à l'archéologie, notamment l'art rupestre. Sans cet art, nous ne saurions que peu de choses sur les Premiers Berbères, sur leur apparence physique et leur vie quotidienne, leurs sociétés ou leur culture matérielle. Avec l'Antiquité, les témoignages écrits des auteurs gréco-latins (Hérodote, Strabon, Pline, Procope, Corippe...), ainsi que des éléments historiques émanant du Proche-Orient, du monde égéen, des empires carthaginois et romains, mais aussi de l'iconographie de l'Egypte prédynastique et pharaonique vont apporter, à leur tour, une somme de connaissances ; celles-ci, souvent, recoupent les données archéologiques.

    Au Sahara central, les premiers Berbères apparaissent dès le Néolithique, la dernière et la plus brillante des civilisations du Sahara. On les appelle " les Protoberbères bovidiens " et leurs premières traces se manifestent vers 7 000 ans environ. Ils vont évoluer en populations que l'on désigne sous le nom de " Paléoberbères ", ces Libyens et Garamantes de l'Antiquité. Ils correspondent, dans le temp,s au début de l'Antiquité. D'autres vagues de migrations berbères se succèderont durant la période médiévale et moderne, notamment les grandes tribus chamelières Sanhadja qui fuient les conquêtes musulmanes pour s'établir au Sahara. Elles vont se sédimenter à la souche préhistorique et antique pour constituer la trame du monde touareg tel que nous le connaissons aujourd'hui. Ce cheminement historique millénaire résistera à toutes les adversités dont la plus éprouvante fut celle de survivre à l'âpreté du désert où le choix de rester libre guida ces nomades irréductibles. C'est dans un Sahara encore vert, un foyer innovateur de la pensée et des techniques, que les Protoberbères bovidiens apparaissent, bénéficiant des derniers millénaires humides qui verdissent encore cette vaste région. Les plus anciens témoignages de la Berbérité sont donc des images, des fresques peintes et gravées datant des derniers millénaires de la préhistoire. La paléoclimatologie, les sites archéologiques et la faune sauvage reproduite par les peintures et les gravures montrent que le Sahara des Protoberbères se partageait entre la savane et la brousse, un paysage sur lequel régnait un climat de type sub-tropical, qui va, néanmoins, assez vite s'assécher. L'art rupestre et les ossements animaux découverts en fouille permettent de reconstituer toute une faune sauvage : éléphants, girafes, autruches, antilopes oryx et gazelles. Si le fleuve du Tafessasset avait gardé ses eaux, le désert n'aurait pas investi le Sahara : il serait devenu le Nil des Protoberbères dont le destin aurait été différent de celui d'avoir à lutter sans relâche pour la survie. Ils sont les riches héritiers de ce prodigieux progrès humain que fut la civilisation néolithique du Sahara, une des plus anciennes du monde, aussi ancienne et innovatrice que celle du fameux croissant fertile au Moyen-Orient. Quand, il y a 7 000 ans, les aristocrates protoberbères habillés de leurs beaux atours occupaient le Sahara, le nord de l'Europe découvrait à peine la poterie et l'Egypte n'était ni le territoire unifié, ni le pôle fondateur qu'elle deviendra deux milles ans plus tard.

    Source:Afriquedunord.com

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  • "Ô croyants! Nous vous avons prescrit le jeûne (Al-Siyam) comme nous l'avons prescrit à ceux d'avant vous, ainsi atteindrez-vous la piété,"
    Voici quelques questions qui devraient vous aider à évaluer votre jeûne pendant le mois de Ramadân. Peut-être pourriez-vous vous les poser avant, afin d'orienter le déroulement de ce mois sacré vers le droit chemin, celui tracé par Dieu.


    Est-ce que votre amour pour Dieu a été intensifié?
    Est-ce que votre amour pour les prophètes a été intensifié?
    Est-ce que votre volonté de suivre ce guide qu'est l'Islam a augmenté?
    Est-ce que votre volonté de suivre la tradition du prophète Mouhammad1 a augmenté?
    Vous sentez-vous comme un meilleur musulman? Faites-vous la prière et l'aumône de vos biens de manière plus consciencieuse? Avez-vous l'intention de faire le pèlerinage prochainement?
    Êtes-vous plus croyant, votre foi a-t-elle augmenté? Recherchez-vous à en savoir davantage sur Dieu, ses créations et ses signes?
    Êtes vous plus généreux avec votre temps et votre argent, dépensés pour la cause de l'Islam?
    Avez-vous un meilleur comportement avec votre femme ou votre mari, votre enfant, vos parents, frères et sœurs, vos collègues, etc...?
    Êtes-vous plus tendre, compatissant, tolérant et compréhensif?
    Êtes-vous plus droit, craignez-vous davantage Dieu?
    Faites-vous plus attention aux "maladies spirituelles" du cœur, aux vices et essayez-vous de les éviter?
    Êtes-vous plus concentrer sur la vie de l'au-delà que sur la vie sur terre? Êtes-vous mieux préparer pour rencontrer votre Seigneur?
    Avez-vous fait plus de bonnes actions? Pensez-vous en faire davantage?
    Avez-vous aidé plus de musulmans? Pensez-vous les aider davantage, maintenant ou dans le futur?
    Faites-vous plus attention à vos fautes qu'à ceux des autres?
    Êtes-vous près à appeler les musulmans et les personnes qui ne sont pas de confession musulmane vers le chemin de Dieu? Allez-vous le faire?
    Avez-vous davantage lu, mémorisé et pratiqué les enseignements du Saint Coran? Avez-vous reçu des enseignements sur l'Islam? Pensez-vous en faire davantage?
    Avez-vous fait davantage appel à Dieu, vous êtes-vous rappelé de lui plus souvent?
    Êtes-vous près à faire plus attention à votre santé physique, mentale et spirituelle par rapport au Coran et aux enseignements du prophète Mouhammad1?
    Avez-vous pris conscience que ce mois de Ramadân était un entraînement pour le reste de l'année.
    Avez-vous l'intention de vous évaluer plus souvent comme maintenant, et de ne pas attendre le prochain Ramadân, inch'Allah?
    Qe Dieu tout puissant accepte notre sincère repentir, qu'il nous couvre de Sa Clémence, de Sa Miséricorde et qu'il nous accepte au Paradis.
    Extrait du Sahih Al-Bukhari - Volume 3, livre 31, numéro 122 - Raconté par Abu Huraira :

    Le prophète de Dieu dit : "Quand le Ramadân commence, les portes du Paradis sont ouvertes."

    1 : : Que la Paix et le Salut soient sur lui.
    source:islamfrance.free.fr

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